Londres – Après deux ans de procédure, le tribunal administratif de Lille a annulé la décision du ministère de l’Intérieur de refuser l’autorisation d’entrée sur le territoire français du directeur général de CAGE, Muhammad Rabbani, et enjoint l’Etat à réparation du fait du caractère injustifié de cette prohibition.

L’interdiction est entrée en vigueur en 2020 alors que Muhammad Rabbani cherchait à se rendre en France afin de développer notre travail de plaidoyer et de fournir assistance à un ressortissant britannique dont la citoyenneté avait été illégalement révoquée.

Cette décision fait suite à une série de victoires très médiatisées à l’encontre des politiques du gouvernement français visant les musulmans et en particulier la politique d’entrave systématique [1]. En avril, le Conseil d’Etat a annulé trois mesures islamophobes du gouvernement. Tout d’abord, il s’est opposé à la fermeture de la mosquée de Pessac et a autorisé sa réouverture [2]. Ensuite, il a rejeté la dissolution de deux organisations pro-palestiniennes, leur permettant ainsi de continuer à exprimer leurs opinions politiques [3].

Ces résultats positifs affaiblissent la portée de la politique d’entrave systématique qui, selon nous, mène à la persécution des musulmans en France.

 

Commentant ce jugement le directeur général de CAGE, Muhammad Rabbani, a déclaré :

“Il s’agit d’une victoire importante qui limite la capacité des autorités françaises à mettre en œuvre des politiques discriminatoires à l’encontre de sa minorité musulmane. Nous allons ainsi nous appuyer sur ce travail pour approfondir nos liens avec les musulmans en France et continuer à dénoncer l’islamophobie systémique du gouvernement français.”

 

[1] Voir le rapport de CAGE, ‘“We are Beginning to Spread Terror”: The State-Sponsored Persecution of Muslims in France’ ici : https://www.cage.ngo/we-are-beginning-to-spread-terror-report

[2] Voir la décision en faveur de la mosquée de mosquée de Pessac ici : https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2022-04-26/462685

[3] Voir la décison en faveur des organisations pro-palestiniennes ici: https://www.conseil-etat.fr/actualites/le-conseil-d-etat-suspend-en-refere-la-dissolution-de-deux-associations-pro-palestiniennes

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